dimanche, novembre 26, 2017

Liste des articles GilbR-Arts

Bonjour,
Puisque  je ne peux pas afficher tous les titres de mes articles et on me le reproche, j'ai décidé de les rassembler dans un tableau en début de ce blog.
Les traits rouges plus ou moins longs donnent une idée de la facilité à lire tel ou tel article.
Les traits les plus longs désignent les articles les  plus faciles.
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir.)




















GilbR

Maison/Cascade/ Wright

A 67 ans, en 1936 Franck Lloyd Wright construit la maison la plus célèbre du monde.













Un riche ami de l’architecte achète plusieurs centaines d’hectares de forêt dans la région des Highlands, pour construire une maison de fin de semaine. Peu de maisons sont aussi isolées dans la nature aux Etats Unis.
L’heureux propriétaire donne carte blanche à Frank Lloyd Wright. C’est une aubaine pour ce grand architecte.
Une belle cascade passe sur cet immense terrain. Le propriétaire est un poète qui souffle à l’oreille de Lloyd qu’il aime la cascade* : « le son puissant de la chute d’eau, la vitalité de cette jeune forêt, les blocs de rochers spectaculaires… »

*Un empereur chinois a fait effacer la fresque d’une cascade peinte sur le mur de sa chambre parce qu’elle l’empêchait de dormir. C’est une légende qui me fait sourire.

La plupart des architectes auraient décidé de construire la maison en face ou à côté de la cascade.
Wright décide de la construire sur la cascade elle-même !
Quelle bonne idée, mais ça ne va pas être facile !




Il a d’autres bonnes idées.

1- La meilleure idée est de couler en béton armé deux terrasses en porte à faux* sur la cascade, donc par-dessus.
Ses deux grandes plaques de béton ne reposent que sur un seul point qui s’enfonce dans la roche. Les maçons n’oseront pas décoffrer*

2- Les deux terrasses s’élancent au-dessus de la rivière. Elles donnent l’impression de vouloir entrer dans la forêt.

3- Wright demande à ce que l’on prenne sur place les matériaux de construction pour les murs et le sol. Les pierres sont prises naturellement dans les environs de la maison.

4- La forêt n’a pas été endommagée durant la construction.

5- Il adapte la maison au terrain, comme s’il en était le prolongement.
Ils se fondent l’un dans l’autre.

6- Il oblige les habitants et les visiteurs à faire des détours pour  rejoindre leur destination. Ils mettent du temps à traverser le bâtiment, ce qui leur permet d’admirer le paysage au rythme des saisons.
Lloyd Wright leur fait faire une promenade architecturale.

7- Il installe beaucoup de vérandas vitrées qui peuvent se prolonger dehors en suivant les terrasses. De l’intérieur on voit la forêt environnante sans obstruction et dans l’autre sens, la lumière s’engouffre par les grandes baies.

8- Les plafonds sont assez bas, et le volume des pièces est petit pour que le regard se porte vers les baies vitrées ouvrant sur les arbres. Cependant, il concentre la famille autour d’une cheminée.

9- Wright est influencé par l’art de construire du Japon. Les maisons traditionnelles nippones suivent ces  idées… Enfin, c’est plutôt l’inverse.

Le résultat est que cet architecte  exceptionnel a créé  une harmonie entre l’eau mouvante de la cascade bruyante et l’immobilité de la maison.

Pour toutes ces raisons, la maison semble être en mouvement, comme si elle était vivante. Wright dit que c’est une architecture organique.

Les grands architectes viennent en ces lieux pour s’imprégner du génie créatif de Wright.




* Décoffrer, c’est enlever les poutres et les planches qui maintenaient le béton mou attendant qu’il devienne très dur.

*Une plaque de béton armé est en porte-à-faux lorsqu'un qu’elle est au-dessus du vide. La plaque n’est tenue que d’un seul côté.

Petit exercice : place un morceau de carton sur une table de façon à ce qu’une partie dépasse de la table. Pousse progressivement le carton jusqu’à ce qu’il soit sur le point de tomber.
Comment pousser plus loin le carton ?
Mets du poids sur le carton qui repose sur la table et continue à faire avancer le carton dans le vide. Il est possible d’aller assez loin avec ce poids.
Regarde sur la photo, c’est la tour de pierres empilées qui est le contrepoids pour les deux terrasses de la maison sur la cascade.

L'un des plus importants porte-à-faux architecturaux  fait 45 mètres! C’est celui du centre culturel en Suisse réalisé par Jean Nouvel en 1999.





En 2016, Fallingwater (la maison sur la cascade) a 80 ans.

C’est l’âge de ton arrière grand-mère que tu n’as pas connu, non ?
67 ans, c’est l’âge de ton Papy, c’est l’âge de Wright quand il a fait construire cette maison.

Depuis 1936 il a coulé beaucoup d’eau sous les terrasses de la maison sur la cascade. Les terrasses s'abîment*.

*Les terrasses sont sondées par radar ultrasons et détection magnétique.

Il faut les consolider en passant des câbles dans des trous percés sur toute la longueur des plaques de béton. Ensuite, ces câbles d’acier sont tendus pour redresser et rigidifier la structure. C’est maintenant renforcé.















GilbR

jeudi, novembre 16, 2017

Pompidou/Paris/Raffinerie





Un dimanche à Paris, il pleut…
Allons voir des peintures du siècle dernier.





Faisons deux ou trois aller et retours à l’intérieur du long tube extérieur qui escalade les étages. Il faut voir tout Paris du haut de cet escalator en surplomb. Boire un jus de fruit bio sur la terrasse au soleil, c’est beaucoup plus cher. 

Nous sommes maintenant à l’abri sous les cinq plateformes du Centre Pompidou à Paris.
Un des objectifs de l’architecture est d’abriter le plus de choses et de monde possible sous un toit et sans piliers si possible.
Le Centre Pompidou à Paris en est un exemple.
Il n’est qu’un empilement de grands plateaux de 180 mètres de long et110 de large sur une hauteur de 40 mètres,
Ces planchers libres sont suspendus et haubanés*. Ce système de structures extérieures permet de dégager des zones intérieures sans piliers, sans obstacles.
Ainsi, les œuvres d’arts peuvent être installées et changées régulièrement sur les cinq surfaces entièrement vides placées les unes sur les autres.





Cette construction est sans doute celle qui illustre le mieux l’idée d’espace disponible sur les planchers.

Lorsque cette masse aérée multicolore s’est érigée en plein milieu de Paris, beaucoup ont crié au scandale. On y a vu une raffinerie de pétrole, une usine en plein Paris.
Un musée ? Non, ce n’est pas prestigieux. On n’imagine pas un musée comme celui-ci en 1977*.

Cette carcasse métallique ressemble à un bateau avec ses câbles, ses haubans, ses poulies, ses cheminées. C’est aussi un squelette avec les boyaux et les artères à l’air.
Il a eu sans doute un peu de provocation de la part des architectes à vouloir tout montrer.

Quatre décennies après, ce musée est un point de repère dans Paris, c’est le plus coloré, bleu, rouge, vert. Il est accepté, comme la tour Eiffel qui elle, est devenue indispensable pour Paris.


* Les haubans sur les voiliers sont les câbles placés de chaque côté du mât pour le maintenir bien droit. Ils compensent les forces des voiles sur le mât.

* Planchers libres, oui mais bon, il s’avère que progressivement on voit les cloisons intérieures réapparaître sur certains plateaux  d’étages.


*Aujourd’hui, presque tous les musées récemment construits sont foldingues et redoublent d’originalité. Celui de Bilbao détenait le pompon, depuis, il y en a eu d’autres, le dernier le Louvre Dubaï.