mardi, janvier 29, 2008

Infographie/Vitraux/Images.








NB: je ne suis pas satisfait par la taille de ces images, je reverrai cela plus tard.
Il y aura une suite à ce chapitre.










« Le fondamental de la béatitude est dans l’acte de voir, et non dans celui d’aimer qui ne vient qu’en second. » Dante.























Le vitrail, l’écran télé/ordi, ou la soustraction des couleurs.


C’est en étant à l’intérieur la Sainte Chapelle à Paris que j’ai pris conscience, que la lumière de l’écran de l’ordinateur venait de derrière. La lumière provient de l’autre côté de l’écran-support, qu’il soit de verre ou de plastique.
Jusqu’ici, j’avais toujours travaillé avec la lumière qui frappe le support papier, toile. Sur un écran d’ordinateur, l’image est vue parce qu’elle est éclairée par derrière le verre.
À l’intérieur de la Sainte Chapelle, les images qui sont à déchiffrer sur les vitraux, à travers les vitraux, se voient en fonction de la lumère extérieure. La lumière intérieure de la Chapelle change en fonction des nuages, de la place du soleil dans le ciel. On ne fait que supposer la lumière extérieure, on ne la voit pas directement. Les images ont plus ou moins d’éclats en fonction de l’éclairage, il en est de même pour un écran de télévision et d’ordinateur.



La Sainte Chapelle, une merveille de l’art gothique du XIII siècle.


Des verrières de 15 mètres de haut remplissent les murs presque entièrement ajourés; un prodige d’équilibre !
1134 scènes, qui couvrent une surface vitrée de 618 m2.
Les plus anciens vitraux de Paris.
Dans un monde sans livre et sans image, ces vitraux avaient une fonction d’enseignement et de prédication; on peut suivre, d’un vitrail à l’autre, de gauche à droite et de bas en haut, les principales scènes de la Bible traitées avec une simplicité, avec des couleurs lumineuses. Les fidèles étaient pris par l’ambiance surnaturelle du lieu. Ils pouvaient se croire à mi-chemin entre la terre et le ciel.

Dans les années soixante-dix, Nam June Paik, « le Pape de la Vidéo » installe des centaines de téléviseurs couchés, côte à côte, images vers le plafond, dans la grande fosse d’exposition du Centre Beaubourg. Un tiers des téléviseurs diffuse des images en mouvement plutôt bleues, un autre tiers des images plutôt blanches, et le dernier tiers rouges. Bleu/blanc/rouge, le drapeau de la France qu’avec des téléviseurs placés horizontalement!
En 82, les postes de télévisions sont empilés sur une hauteur vertigineuse. Paik fait preuve d’invention, de liberté, et d’humour !

« Je suis un homme pauvre, issu d’un pays pauvre, je dois divertir à chaque instant. » Nam June Paik.




Les murs d’écrans dans les super marchés sont subjuguants…
Les images lumières ne proviennent pas de l’extérieure, elles proviennent des canons à électrons ou autres technologies plus récentes, le plasma.
Ces murs en L ou en U des magasins sont obsédants parce qu’ils présentent presque toujours la même image qui peut être une pub ou un extrait de film. Ces murs de téléviseurs me font inévitablement penser à la lumière colorée de l’intérieur d’une église.
Les images, dans un cas comme dans l’autre, n’ont pas du tout le même sens ! Quoique ? Vitraux ou pubs télé… Ces images nous invitent à suivre ce qu’elles contiennent.

La passoire à nouilles ou l’unité pixel.

Le pixel est l’unité-point de tous les écrans. Si l’on compare un écran à une passoire derrière laquelle on place une lampe de poche, le pixel est le trou par lequel passe la lumière, il en est de même pour un téléviseur, l’écran est une passoire à lumières.



Dans la Mésopotamie ancienne, les dieux du haut de la voûte céleste, inscrivaient des messages pour les humains en organisant les lumières (les étoiles, les planètes, les comètes) en un certain ordre. En bas, les humains déchiffrent les messages à l’envi. Pour comprendre l’idée que ce faisaient les mésopotamiens du ciel la nuit, il faut imaginer une gigantesque passoire placée à l’envers sur la terre, les hommes sont placés sous la coupole, la passoire est percée. C’est derrière ces trous d’aiguilles que les dieux opèrent, ils illuminent l’espace derrière la passoire et nos ancêtres ne voyaient que les petites lumières qui perçaient à travers les trous. Cette représentation ressemble singulièrement à la technologie de notre téléviseur, mais avec apparemment beaucoup moins de trous. Apparemment ! Car en réalité, il y a beaucoup plus de points lumineux dans le ciel qu’à travers le plus performant de nos écrans d’ordinateur, mais les yeux de l’homme n’ont pas la capacité de voir toutes les étoiles la nuit.., Les chats doivent en voir plus que nous ?



On peut travailler à la loupe, pixel par pixel sur l’écran, c’est un travail fastidieux que les retoucheurs de photographies sur ordinateur connaissent bien, c’est même un aspect spécifique de cet outil.
Il n’y a pas si longtemps, les sels d’argent qui forment la couche sensible du papier photographique ne pouvaient pas être éclaircis, effacés, retouchés; ce sont toujours des crayons imparfaits qui, par-dessus les sels, permettent de souligner une lèvre ou d’estomper une mauvaise ombre, alors qu’avec une palette graphique, le moindre pixel peut être contrôlé. Chaque petit point, pixel est pris en compte par l’ordinateur.

L’équivalent du pixel en peinture serait peut-être la touche du peintre, la marque du pinceau, visible chez Monet, chez Van Gogh. Ingres mettait un point d’honneur à ce que l’on ne voit pas ses coups de pinceaux, il les fondait les uns dans les autres. Les restaurateurs du plafond de la Chapelle Sixtine ont fini par connaître le pinceau de Michel-Ange, et donc à repérer les rajouts des peintres qui l’ont succédé.

Les pixels ont été tapageurs sur l’écran, c’étaient de véritables marches d’escalier ascensionnelles lorsqu’on traçait une oblique; c’est le "crénelage". Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de pixels sur les écrans, les trous de la passoire ne se voient plus à l’oeil nu.
Le crénelage se voit toujours, mais on peut l’oublier, beaucoup de fonctions de logiciels de création graphique proposent et imposent des lignes progressivement lissées sur leur droite et sur leur gauche (smooth); des couleurs intermédiaires subtiles, comme des paliers, s’installent automatiquement pour faire oublier les crans qui, de cette manière, s’estompent.


La meilleure définition d’écran qui trompe actuellement l’œil humain ne tromperait pas l’œil d’un rapace qui voudrait repérer sa proie de son perchoir équipé d’une caméra surveillance. Le jour où cela arrivera, la définition des écrans informatiques devra encore augmenter. Mais sans aller jusqu’à s’occuper des capacités des rapaces, il faut s’imaginer la moquerie qu’inspireront nos écrans aux générations du futur, un siècle suffira.

Les points du Minitel font déjà sourire.

On nous reprochera sans doute d’avoir été bien crédule face à nos écrans. Aujourd’hui, nous avons du mal à comprendre pourquoi les premiers spectateurs furent effrayés devant cet écran noir et blanc pas plus grand qu’un écran à diapositives et sans le son…« Train arrivant en gare de La Ciotat » 1895, le train n’arrive pas franchement de face, la caméra est placée sur le quai !


Les tesselles de la mosaïque.


Certaines mosaïques de Pompéi que l’on peut voir au musée de Naples sont des chef-d’œuvres de minutie !



Aujourd’hui nous ne sommes plus gênés par les séparations des points-pixels sur notre écran d’ordinateur, nous avons d’autres préoccupations lorsque l’on y dessine, et puis, les points sont si petits que notre œil ne peut plus les séparer.
Il en va de même de certaines mosaïques romaines qu’il est presque impossible d’identifier comme étant de la mosaïque tant les petits bouts de verre et de pierres sont minuscules. Certaines cartes postales qui reproduisent ces mosaïques trompent complètement, elles donnent l’impression d’être de la peinture reproduite. C’est vrai que les "artistes-artisans" poseurs de mosaïques composaient d’après un modèle peint. La peinture se fait par superposition de coups de pinceaux de différentes tailles, que l’on appelle la touche alors qu’une mosaïque est un travail de juxtaposition de tesselles de couleurs.



à suivre.




















vendredi, janvier 04, 2008

Arabo/Islamo/Icono/Math.










"Toutes ces lumières proviennent d’un seul soleil", dit un poète Arabe.


















"Dieu aime la beauté."



Regardez toutes les images et lisez seulement ces huit lignes !
L'islam ne se sert pas des images pour aider à voir Dieu qui n’est pas visible.
L'islam ne se sert pas des images pour aider à voir son Prophète qui est mort.
Dans l’art islamique, on ne doit voir personne. On ne voit que des formes géométriques abstraites, des étoiles, des couleurs, des courbes, de la calligraphie.
Toutes ces lignes et ces couleurs, toutes ces calligraphies parlent pour la religion islamique : ce sont des symboles de l'islam.



"Dieu est beau et il aime la beauté."
A dit le prophète Mahomet.

Un prophète est un homme, un vrai, en chair et en os, qui parle à la place de Dieu, c’est le messager de Dieu. Dieu lui n'est pas un homme.
Il n’y a qu’un seul Dieu.
Personne ne sait très bien ce que Dieu est, mais tout le monde a un avis différent sur la question.
Ce sont les prophètes qui ont le mieux parlé de Dieu. Ce sont les anges qui en ont parlé aux prophètes. Les anges sont des intermédiaires entre le bas et le haut.
Ce qui est certain, c’est que le rôle d’un prophète-homme est de faire connaître ce que Dieu a à dire aux hommes.
Il y a eu beaucoup de prophètes, les trois plus connus sont Moïse, Jésus et Mahomet, ça fait longtemps qu’il n’y en a pas eu, de prophète important.



"Dieu aime la beauté." Mahomet a dit cela en 622 après J.-C.
Jésus-Christ est né en l'an 0, lui n’a rien dit sur l’art.
Malgré cela, le Christ n’a sans doute jamais imaginé qu’il déclencherait autant de vocations d'artistes ! Pendant presque vingt siècles beaucoup de peintres toutes catégories, des poids plumes aux supers champions toutes catégories genre Giotto, Léonard de Vinci, Ingres, Gauguin, ils ont tous peint des tableaux sur lesquels on peut voir le Christ, la Vierge et les Saints.



Il n'y a pas besoin d'avoir fait de hautes études pour reconnaître une mosquée d'une église : dans les églises, il y a des peintures et des sculptures alors que, dans les mosquées, il n’y a que de la calligraphie et de la géométrie en couleur.



Calligraphie. Géométrie. Arabesques et entrelacs.

Les religieux islamistes se sont tellement méfiés des charmes trompeurs de ″la peinture photographique″, que les artistes ont recherché et préféré l’abstraction des courbes, des lignes et des couleurs plutôt que s’opposer aux théologiens.
On peut presque dire que les Arabes ont eu une forme d'art abstrait bien avant les Occidentaux:
À partir du VIIe siècle en Orient.
À partir de 1912 en Occident avec Kandinsky.
La peinture abstraite c'est seulement les lignes, des couleurs et les formes qui dansent sous nos yeux et qui peuvent nous surprendre, nous charmer, nous émouvoir.
Il n’est pas indispensable d’avoir l’image de quelqu'un qui pleure ou qui rit pour être affligé ou réjoui ; une peinture abstraite peut nous entraîner vers le même genre d'impression.
Il peut en être de même ce qui concerne la foi !
C’est ce qu’essaye de faire naître chez nous les peintres abstraits du XXe siècle ; ils veulent nous faire entrer dans leur émotion, par leurs couleurs, leurs lignes et leur dynamisme.
Les images abstraites et/ou figuratives peuvent tout aussi bien éveiller la foi !



L’artiste arabe dessine beaucoup de courbes, qu’on appelle arabesque ; de longues lignes sinueuses qui circulent sur le papier et le long des murs. Les lignes se ramifient et finissent souvent en volutes. L'arabesque a quelques points communs avec les lignes de l'art nouveau, genre coup de fouet.
L’artiste Arabe aime réunir les arabesques ; on appelle cela un entrelacs… Des lignes végétales qui passent et repassent les unes en dessous des autres, le résultat est compliqué.
Les artistes arabes ont souvent utilisé les entrelacs géométriques, avec les briques, c’est presque automatique?
Personne n'a utilisé la géométrie comme eux. Ils utilisent souvent des lignes brisées qui passent l'une sur l'autre et qui forment des étoiles. : « Crayonnez un carré sur une feuille. Dessinez-le par transparence sur de papier-calque. Tournez d'un quart de tour le carré calqué en respectant bien le centre; vous obtenez une étoile à 8 branches.



Les arabesques mettent les oeuvres en mouvement alors que la géométrie, immobilisent les oeuvres.

Les artistes alternent les deux, ils jouent avec les deux possibilités, aussi bien à l’intérieur des livres importants que sur les murs des mosquées.


L’écriture arabe est d’origine divine,




…c’est dire qu’elle est très importante.
Ce ne sont donc pas les hommes qui l’ont inventée !
Dans les mosquées, les artistes musulmans n'ont pas eu le droit de peindre des images de Dieu, du Prophète et de ses proches. Alors ils ont écrit leurs noms sur les murs.



L’écriture arabe est très belle lorsqu’elle est calligraphiée; L'art calligraphique amplifie l'expressivité du texte !
L’artiste fait très attention, aux courbes, aux développements des lettres, à l'élégance des lignes, aux pleins et aux déliés de l’encre sur le papier.
L’écrivain tient le morceau de roseau taillé en biseau dans la main, c’est le calame. Le calame ressemble au tube de la plume d’oie qui est lui-même biseauté et creux mais il est plus résistant à la pression de la main.
Allah a 99 noms différents…, ça donne du travail et du plaisir aux calligraphes quand ils les inscrivent tous sur le papier et sur le mur d'une mosquée. Ça fait une belle décoration vu d’en bas, surtout quand c’est écrit très grand avec leurs magnifiques carrelages collés et colorés.
Ces signes, ces lettres ne peuvent pas être compris si l'on ne sait pas lire l'Arabe : ce ne sont pour nous que des graffitis, des tags, des signatures comme ceux des jeunes artistes que l'on peut voir sur les murs et sur les trains des banlieues : franchement, ce qu’ils peignent a quelquefois à la beauté de l'écriture arabe !



Dans certaines oeuvres islamiques, l'écriture stylisée a été raffinée à tel point que l'élégance est plus importante que la lisibilité. Par exemple, une écriture iranienne a des allures de petits ruisseaux jaillissants, c’est beau, mais c’est illisible.


L’intérieur des églises.




Pendant longtemps les Chrétiens ont exprimé leurs croyances par des images figuratives peintes ou sculptées ; les saints martyrs, les apôtres, le Christ la Vierge. On devait pouvoir reconnaître un saint en identifiant l’objet qu’il tient dans sa main. Un peu comme les pictogrammes qui annoncent les différentes disciplines sportives dans les villes olympiques ou tant de nationalités, donc d’écritures différentes coexistent ; dans une ville Olympique on ne peut se comprendre que par l’image !
Application : apprendre à reconnaître le saint niché et sculpté sur le portail d’une église qui tient une clé de 17 en main est plus facile qu’apprendre à déchiffrer les lettres de son nom sur un manuscrit : s.a.i.n.t P.i.e.r.r.e l.e 17e.
Évidemment puisque la plupart des gens ne savaient pas lire !
Il en était de même pour la plupart des musulmans illettrés qui regardaient la beauté abstraite d’une mosquée couverte d’écritures.

Grosso modo, on peut dire qu'il y a une religion qui a préféré dessiner l’image de son prophète, Jésus. On peut le voir bébé, enfant, mangeant, crucifié, ressuscité. L’autre religion a choisi de ne pas représenter son prophète, Mahomet.
Pourquoi ces deux religions ont-elles bifurquées sur deux voies si différentes ?


1- Parce que, comme pour beaucoup de problème à résoudre, il y a plusieurs solutions qui peuvent convenir.
2- Parce qu’on pouvait faire une statue de Zeus et d’Osiris mais pas du seul Dieu ; ce n’est pas facile à comprendre.
Au début les trois religions ont fait détruire toutes les idoles et les images, mais cela n’a pas suffit. Les trois religions visaient surtout les représentations des anciens dieux égyptiens et des dieux gréco-romains qui tenaient le coup : la plupart des gens croyaient encore aux dieux de la foudre, de la mer.
On ne passe sans doute pas facilement d'une religion polythéiste (qui croit en de nombreux dieux vivants mais invisibles) à une religion monothéiste (qui ne croit qu'en un seul Dieu invisible.)



Rafraîchissement.
Les Arabes les Chrétiens et les Juifs n'habitent pas bien loin l'un de l'autre autour de la Méditerranée.
Les trois religions sont arrivés dans cet ordre ; le judaïsme, le christianisme, l’islamisme.
Les trois religions furent réticentes à admettre la représentation des figures humaines.


L’icône chez les orthodoxes est « une image qui n’est pas faite de la main de l’homme. » Pas facile à piger. !
Il me semble que c’est un peu comme le médicament homéopathique qui est la dilution d’une dilution, etc. Par exemple, un peintre peint un saint, il l’a sous les yeux, il le copie donc d’après nature, il le voit. Une force fait passer le vrai modèle dans la peinture par l’intermédiaire du peintre qui, du coup, n’est que la boîte à lettre d’une force qui se transmet dans l’image. Par la suite, autre peintre copie l’image qui a déjà une puissance, et ainsi de suite au cours des siècles. On ne peut peindre que d’après une image de départ qui est chargée de la valeur qui est transmise à chaque fois qu’on l’a copie. Il est indispensable de comprendre ce phénomène, sinon on passe à côté du sens de l’icône.

Allah ne sera jamais représenté, personne ne s’y aventure et c’est sans appel.
Le Dieu des Chrétiens n’a pas à être représenté, il le sera quelquefois.
"Tu ne feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel ou en bas sur la terre ou dans les eaux au-dessous de la terre." C’était le second des dix commandements.

Dessiner, peindre ou sculpter son Dieu et ses représentants, pose un gros problème : les images et les sculptures, donc les images en 2D et 3D, peuvent être dangereuses, on peut les idolâtrer. Ça veut dire que les gens pouvaient croire que l’image ou la sculpture était la divinité elle-même en chair et en os. Du coup, ils en oubliaient la divinité elle-même qui est bien plus qu’une sculpture de pierre froide ou qu’une feuille de papier.
Face à une telle incompréhension de la plupart des fidèles, les hauts responsables des deux religions ont adopté une solution différente au problème des images. La peur des images a fait réagir les deux religions de manières différentes. Cela s’est passé à peu prés en même temps.

Les deux nouvelles religions ont le même problème : les adeptes ont des difficultés à croire en un seul Dieu qu'on ne peut pas toucher qui est là-haut, qui n’a pas d’image...
-« C’est trop abstrait ! »
-« Le Christ, la Vierge, Mohamed sont morts, alors pourquoi en faire des peintures ou des sculptures ? »
-« Parce qu’il ne faut pas les oublier. Il faut les faire connaître. Il faut en parler à tout le monde. »
-« L’image est encore le meilleur moyen pour frapper les esprits… »




-« Ce dernier paragraphe peut-être zappé. »
- « Alors pourquoi l’avoir écrit ? »
- « Parce que c’est celui qui me tient le plus à coeur.»


Au VIIIe siècle il y a eu la « La querelle des images ».

Cette querelle des images ne fut pas seulement une petite querelle d’écoliers pour des images de collection!

Les gens frustes croyaient que les images étaient presque vivantes, que c’était la déesse elle-même qui était là, là, là, là !
…sur du papier, en pierre ou en bois.
On voyait des croyants qui grattaient la pierre d’une sculpture pour récupérer la poussière qui, mélangée aux tisanes pouvait couper la fièvre parce que précisément tel saint de pierre était guérisseur de son vivant.
Vous n'y croyez pas !
C’est parce qu’un millénaire nous sépare de ce personnage de pierre. L’image de la télévision est-elle authentique? Peut-être qu’un jour, l’on rira bien de notre crédulité ?
« …Lorsqu’un saint n'avait pas fait pleuvoir, les paysans en colère par son impuissance ou sa mauvaise volonté faisait prendre un bain à la statue enchaînée, pour la punir et lui rafraîchir les idées. »
Des histoires comme celle-ci il y en a beaucoup.
Avec de telles croyances, il ne faut pas être étonné quand en 726, le Pape des Chrétiens ordonne la destruction des images peintes et sculptées.
La religion chrétienne a failli être une religion sans image comme la religion islamique.
Par la suite, un autre Pape a pris le contre-pied du premier heureusement pour les peintres italiens du Quattrocento.
-« Quel Pape ? »
-« Un certain Grégoire. »



Al-Bukhari, théologien musulman, déclarait :
"Dieu n'entrera pas dans les maisons qui abritent un chien ou des images."
On a bien du mal à comprendre aujourd'hui pourquoi on interdit de rentrer les chiens dans les maisons alors qu’aujourd’hui ils sont souvent assis sur le canapé face à la télévision ?
Les habitudes ont changé, et le texte de ce théologien devient incompréhensible pour nous en l’an 2000 ; il poursuit son idée : "Dieu n'entrera pas dans les maisons qui abritent un chien ou des images. Le jour de la résurrection, le peintre, le sculpteur subira le pire des châtiments s’il a imité les créatures de Dieu. Et, quand Dieu lui dira : « vas-y maintenant, donne la vie à ces créatures que tu as sculptées, vas-y, essaye! »"
On ne rivalise pas avec Dieu a fortiori quand on est moins bon que lui puisque l’artiste ne peut donner la vie à sa sculpture.
Sculpteur, dans l’Egypte ancienne signifie ; «celui-qui-garde-vivant.»
-« Pygmalion est un sculpteur légendaire de chypre. Il s’est épris à la folie de sa sculpture qui était bien réussie; une belle femme de marbre qui lui faisait de l’œil. Il l’appela Galatée quand Aphrodite une amie déesse donna la vie au beau marbre. Alors Pygmalion l’épousa parce qu’elle était chaude. »

Puisque la population ne sait pas lire, le Pape des Chrétiens va considérer les images autrement. Il décide que la fonction de l’art sera de démontrer ce qui est invisible par ce qui est visible.
C'est-à-dire que les peintres vont devoir peindre ce que l'on ne peut pas voir ; donc ce qu'il se passe au ciel, ce qui se passe en enfer, mais en se référant bien aux choses de la terre visible.
Les images seront les livres des illettrés ; « la Bible des illettrés’ .
Les images aideront ceux qui ne savent pas lire.






Cadeau.

Trois voyageurs fatigués par leur chemin se disputent pour savoir ce qu’ils pourraient acheter pour apaiser leur soif. Le premier veut acheter de l’üzüm ,le deuxième de l’israfil et le troisième de l’inab .
Un homme qui passe devant eux s’arrête pour essayer de comprendre l’objet de leur querelle et il leur demande ce qui leur arrive. L’un d’entre eux répond : "Je veux acheter de l’üzüm et lui de l’israfil et lui ne veut que de l’inab." L’homme leur explique alors qu’il s’agit de la même chose, du raisin, mais dans trois langues différentes.